jeudi, août 07, 2014

Interview de VII par Zeblak

[Zeblak] Quel a été ton parcours dans le milieu du hip hop ?
[VII] J’ai commencé à rapper en 1995, j’ai fait partie de nombreux groupes avant de sortir mon premier album en 2007, puis d’enchaîner les albums par la suite. Il faut prendre le temps pour construire sa musique, je n’ai pas brûlé les étapes. 


Quels sont les messages de tes textes et leurs objectifs ?
Mes textes n’ont pas toujours un message à délivrer, ce qui en ressort c’est avant tout ce que je ressens sur le moment présent, ce qui me tient à cœur, ce dont j’ai vraiment envie de parler. Mais les gens qui connaissent ma musique savent que le thème principal de tous mes albums c’est la mort !


Pourquoi avoir choisi VII comme nom d'artiste ?
Je trouvais simplement que c’était direct, simple et que ça sonnait bien. J’ai opté pour des chiffres romains pour rendre ça un peu plus original. Bien sûr, le chiffre à aussi tout un tas de connotations mystiques intéressantes.


Comment as-tu fais pour devenir ce rappeur reconnu dans le rap gore ?
Reconnu ? Je n’ai franchement pas l’impression d’être reconnu. Je n’ai même pas l’impression qu’il existe un "rap gore" … disons que pour en arriver là j’ai dû bosser sans relâche.


Quels sont tes sentiments par rapport au rap horrorcore français ?
Au rap horrorcore ? Je ne sais pas pourquoi mais je déteste ce terme d’"horrorcore", c’est pour ça que je ne l’emploie jamais. Il y a une poignée de types qui font de l’horrorcore comme ils disent mais l’année prochaine ils feront du dirty-south, de l’éléctro ou du dub-step. Donc mon sentiment c’est que c’est une mode passagère pour les girouettes !


Peux-tu me parler de Rap and Revenge pour ceux qui ne connaissent pas ?
C’est un label indépendant crée en 2008, suite à la dissolution de Sonatine Musique.


As-tu été influencé par des rappeurs, écrivains, réalisateurs, etc ... ?
Ouais, tout un tas bien sûr, que ce soit les Geto Boys, Lovecraft ou Lucio Fulci … je suis un mélange de toutes mes influences.


D'où vient ton amour pour le rap ? Et les sciences occultes ?
Je crois que mon amour pour le rap vient du fait que c’est un art accessible à tous. Quand t’es gamin et que t’as pas une thune pour te payer une guitare, une batterie, un saxo … tu peux faire du rap ça coûte que dalle, il suffit d’avoir une feuille de papier et c’est parti. Et puis le rap à l’époque où j’ai commencé me fascinait totalement. Les clips de Das Efx dans les égouts, tout ces mecs hargneux qui rappaient dans des décharges, des entrepôts désaffectés à l’abandon … c’était vraiment hardcore. En ce qui concerne les sciences occultes il s’agit surtout de la thématique d’Inferno 2 mais ce n’est pas quelque chose d’essentiel dans ma vie. J’ai d’autres préoccupations plus terre-à-terre !


Tu as écris "Les fleurs de Lazare", prépares tu de nouveaux livres ?
Non, je n’ai absolument pas assez de temps pour ça, j’attends d’être vieux et malade.


Que penses-tu du paysage politique français actuel ?
Que le gouvernement actuel nous baise comme tous les précédents gouvernements … la seule chose dont ma convaincu François Hollande c’est de ne plus jamais voter de ma vie ! C’est de la mascarade ! 


Quel a été ton meilleur souvenir dans ta carrière musicale ?
Je crois que mon meilleur souvenir ça a été le moment où on a enregistré le premier album de Fayçal "Murmures d’un silence" en 2006. Tout le monde était en ébullition, c’était l’union sacrée autour d’un même projet, on avait enfin accès à tout ce dont on rêvait, on été remonté à bloc … après ça, j’ai l’impression que l’individualisme de chacun a repris ses droits et que le soufflé est retombé. 


Parles-nous de ton nouvel album "Culte" et de tes futurs projets ou nouvelles collaborations éventuelles.
J’espère pouvoir faire aboutir une collaboration avec CJ le Clown prochainement. Et concernant "Culte" c’est avant tout un album où j’ai voulu me faire plaisir, j’en suis arrivé à un stade où c’est devenu ma principale préoccupation … faire les choses comme je les aime.


Je te laisse le mot de la fin, un espace pour finir :
Que les gens attachés à ma musique se rassurent … je suis loin d’en avoir fini !

Août 2014


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